La Francophonie n’est pas à la France ce qu’est le Commonwealth à la Grande-Bretagne – un groupe de pays rassemblés autour de l’ancien Empire.

C’est davantage un “espace” regroupant des pays, francophones à divers degrés, dans le monde. La Francophonie n’en est pas moins une machine institutionnelle incarnée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) née en 1970

La francophonie, également appelé monde francophone ou encore espace francophone désigne l’ensemble des personnes et des institutions qui utilisent le français comme langue de première socialisation, langue d’usage, langue administrative, langue d’enseignement ou langue choisie.
La francophonie peut renvoyer tant à l’ensemble des pays francophones qu’à l’ensemble des pays ou régions membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) notamment représentés par l’Association internationale des régions francophones (AIRF).

Ces pays parlent majoritairement ou partiellement français mais le français n’est pas obligatoirement la langue officielle nationalement ou régionalement.

Selon l’OIF, en 2018, le français est la cinquième langue la plus parlée au monde avec 300 millions de locuteurs représentant 4 % de la population mondiale (une personne sur 26), dont 235 millions en faisant un usage quotidien représentant 3,2 % de la population mondiale (une personne sur 32). Estimé à 300 millions en 2018, le nombre de francophones approchera les 700 millions en 2050 soit 8 % de la population mondiale (1 personne sur 12), et 85 % de ces francophones seront en Afrique du fait de la croissance démographique5.

À l’origine, le terme de francophonie a été utilisé de façon purement descriptive par des géographes dès 1880, le mot ayant été «inventé» par Onésime Reclus (1837-1916). Le terme «francophonie» a été par la suite supplanté par l’expression «francité» qui désigne les qualités de tout ce qui est reconnu comme français.

C’est après la Seconde Guerre mondiale, à partir d’un numéro spécial de la revue Esprit (1962), qu’une «conscience francophone» s’est développée. Après que le mot «francophone» a fait son entrée dans Le Petit Larousse, «francophonie» y est inclus cette année-là, et caractérise la «collectivité constituée par les peuples parlant le français».

Le terme a été particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor. C’est dès lors dans ce sens qu’il convient de comprendre la francophonie: il s’agit plus de la conscience d’avoir en commun une langue et une culture francophones que de décisions officielles ou de données objectives. C’est une communauté d’intérêt. On y retrouve l’idée que le français serait le point commun d’une multitude de peuples différents, les fédérant dans un idéal culturel et linguistique et pourquoi pas commercial.

Les locuteurs du français se sont sentis menacés par l’omniprésence de l’anglais et l’influence de la culture anglo-américaine après la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est qu’à ce moment que la conscience de la communauté francophone s’est réveillée avec la volonté de s’unir pour défendre:

  • Certaines spécificités de la langue française, qui la font plus précise que la langue anglaise.
  • La coutume de ne pas juxtaposer (en général) deux substantifs sans indiquer la nature exacte de leur rapport constitue également un « plus » reconnu de précision du français par rapport à l’anglais.
  • Une éventuelle « exception culturelle francophone ». Celle-ci tend à prendre aujourd’hui la forme de la diversité culturelle (voir déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle et déclaration de Montréal de 2007).

Historiquement, la première grande organisation non gouvernementale d’institutions de langue française fut l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF), créée en 1961, et dont l’un des initiateurs fut le journaliste canadien Jean-Marc Léger. L’AUPELF a été depuis renommée en Agence universitaire de la Francophonie.

La francophonie est à l’origine une idée promue par Léopold Sédar Senghor (président du Sénégal), Hamani Diori (président du Niger), Habib Bourguiba (président de la Tunisie) et Norodom Sihanouk (chef de l’État du Cambodge). Cette idée s’est largement exprimée lors de la première conférence de Niamey (1969), à laquelle a participé André Malraux, ministre de la Culture de la France envoyé par le général de Gaulle. Selon les mots de Senghor, « la création d’une communauté de langue française […] exprime le besoin de notre époque, où l’homme, menacé par le progrès scientifique dont il est l’auteur, veut construire un nouvel humanisme qui soit, en même temps, à sa propre mesure et à celle du cosmos »22.Certains défenseurs de l’idée francophone comme Stelio Farandjis ont aussi vu dans la francophonie le creuset d’un dialogue des cultures allant jusqu’à créer une terminologie spécifique (arabofrancophonie).

C’est l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) qui a préconisé la création d’une institution intergouvernementale francophone, souhait réalisé par la création, à l’occasion de la deuxième Conférence de Niamey en 1970, de l’Agence de coopération culturelle et technique, devenue aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie dont l’APF est devenue une institution intégrée.

Le 20 mars est consacré Journée internationale de la francophonie. Chaque année, un thème central est choisi par les instances internationales. Le thème de la célébration en 2012 est « Le français est une chance ». Il y a la dictée de la francophonie organisée tous les ans à cette occasion pour les collèges.